Tout seul on va plus vite….

« Tout seul on va plus vite. Ensemble on va plus loin. » dit une expression. Allez plus loin, pourquoi pas. Mais, pour allez où ? Il nous semble préférable lorsqu’on décide de faire des choses à plusieurs, de fixer des objectifs pour orienter des actions à mener de concert. Que faire ensemble ? Comment y parvenir ? Ce sont là des questions qui nous semble avoir du sens.

Pour l’année 2015, InfoGnuEureka a mis en place une carte heuristique sur les domaines d’activités qui l’intéressent. Certains sont au cœur de son expertise. D’autres sont plus à la périphérie mais dans un monde où tout est (re)lié, il nous a semblé pertinent de les intégrer. Cela permet par ailleurs, de faire ressortir la logique des partenariats qui ont été conclus [ou vont l’être] par IGE avec différents acteurs [ou pas] de la sphère de l’économie sociale et solidaire. Le lien entre ces différents domaines d’activité : la résilience !

On peut attendre que les choses s’arrangent d’elles-mêmes. On peut aussi tenter de tracer sa route – d’abord seul, puis avec d’autres – vers un monde plus ouvert avec des perspectives plus réjouissantes. C’est le chemin qu’a décidé de prendre IGE en promouvant les communs, l’agriculture urbaine, l’optimisation des ressources et le libre.

Quelques réflexions sur une expression à la mode avant de s’interroger sur le cas pratique que constitue l’agriculture urbaine.

« Tout seul on va plus vite. »

Pas de réunionite, pas de fausses maneuvres causées par une mauvaise compréhension ou coordination entre différents intervenants. Pas non plus de déception(s) sur des engagements qui n’auraient pas été tenus par ceux sur lequels nous aurions pu/dû compter. Il y a un certain nombre d’avantages à avancer en ne comptant que sur soi et en pratiquant le fait le toi-même.
Il arrive cependant un moment où, face aux journées à ralonge, à des compétences qui prennent du temps à acquérir, aux multiples sollicitations dont on est l’objet… qu’il faille se résoudre à faire avec les autres. La décision peut être subie ou pleinement assumée en prenant en compte les avantages du faire ensemble.

« Ensemble on va plus loin »

S’associer, devenir partenaire, voire juste coopérer, il y a des palliers dans le faire ensemble. Il y a également certaines considérations pratiques à avoir en tête.
Bien que nous croyons, qu’il soit nécessaire de distinguer monde marchand et non marchand, le constat est le suivant. Dans le système capitaliste actuel, un agent économique va se maintenir dans le système en vendant des prestations ou en obtenant des subventions. L’argent gagné lui permettra de payer charges sociales,  nourriture, impôts, éventuellement salarié(s), locaux …

La « gratuité » à l’ère 2.0 dont on nous « vend les mérites » ne peut donc, dans ce système n’avoir qu’une place marginale voire temporaire. Dès lors, trois options nous semblent imaginables pour se maintenir dans le système.
a. On change le paradigme actuel. On bascule rapidement vers un autre système qui intègre un revenu minimum offert. N’ayant pas besoin de « gagner sa vie en la perdant », l’entrepreneur (=celui qui entreprend) pourra creuser dans d’autres directions plus utiles à l’intérêt général même si non viables économiquement.
b. On structure des acteurs économiques émergeants & on met en place un marché entre ces nouveaux acteurs pour qu’ils puissent mieux résister aux acteurs plus anciens qui imposeront leurs prix et conditions aux nouveaux entrants.
c. On met en place un système mixte qui tient compte du marchand (par ex. en structurant un marché de l’innovation dans le secteur de l’agriculture urbaine) et du non marchand (en établissement une ou plusieurs communautés structurées avec des règles de gouvernance auto-établies et gérant une ou plusieurs ressources communes).
Seulement deux options nous paraissent actuellement réalisables. Nous laissons le lecteur deviner laquelle serait aujourd’hui à considérer comme utopique. 😉

Cas pratique en agriculture urbaine : mettre en place une solution mixte (marché + communauté(s)) ?

Depuis quelques années, l’agriculture urbaine a le vent en poupe. IGE, avant de se désengager du collectif, à contribuer en région parisienne à l’émergence de Babylone.
Babylone continue à s’étendre & à se relier à d’autres structures. Une rencontre avec Darwin est prévue fin janvier. Au delà de la découverte d’un autre acteur de l’agriculture urbaine et de la résilience, il nous semble que les points suivants pourraient être creusés.

  1. Darwin, une expérience de gestion du commun ?
  2. Quelle répartition pour les contributions des uns et des autres ?
  3. Des mesures protectrices pour éviter des enclosures (=appropriation du travail de tous au profit de quelques uns) ?
  4. Lab’AU, un label national géré comme une ressource commune avec Darwin ?
  5. Des expérimentations de terrains à relier avec le monde de la recherche dans le cadre d’un mécénat de compétences permettant un rapprochement concret entre la société civile & la recherche ?
  6. Un système d’information en agriculture urbaine mutualisé et décentralisé ?

Le 27/12/2014,
CD