Un certain nombre d’articles précédents traitaient des concepts de gratuité & de communautés. La citation ci-dessous nous rappelle à quoi sert la monnaie dans une communauté.
« Car une communauté ne consiste pas en deux médecins, mais en un médecin et un paysan et, d’une façon générale, en individus différents et inégaux qu’il faut mettre à égalité. Voilà pourquoi doivent être comparables d’une certaine manière tous les objets dont on fait l’échange. Tel est le rôle de la monnaie : elle sert en quelque sorte de milieu, car elle est la mesure de toute chose ; par conséquent elle mesure aussi bien l’excès que le défaut […] Il faut donc une mesure unique pour tout […]. En vérité, c’est le besoin qui tient tout ensemble : en effet, si on n’avait besoin de rien et si les besoins n’étaient pas semblables, ou bien l’échange n’existerait pas, ou bien il ne serait pas le même. La monnaie est comme un substitut du besoin, établi par convention : et elle porte le nom de monnaie parce qu’elle tire son existence non de la nature, mais de la loi et parce qu’il dépend de nous d’en changer la valeur ou de la démonétiser. » Aristote. Ethique à Nicomaque, p. 131. Paris : Pocket. (Agora)
Il est à noter que cette citation prend place dans un chapitre consacré à la justice. Est-il juste que certains contribuent bénévolement à une oeuvre collective et/ou commune pour que d’autres, une fois le succès venu, s’approprient le commun, en tire des revenus sans redistribuer à l’ensemble des contributeurs, puis mettent en place des « enclosures » ? Evidemment non, d’où la nécessité dès le début de l’élaboration d’un commun de mettre en place des règles de gouvernance, de savoir les faire évoluer et de déterminer ce qui relève du marchand et du non marchand.
Ces règles de gouvernance sont l’un des nombreux axes d’étude d’IGE pour lequel elle bénéficie d’une certaine expérience.
le 26/01/2015
Cyril Desmidt