Ce 29 fev. 2024, était organisé par l’Union pour le Réemploi Solidaire (URS)* le lancement d’un premier événement du collectif : « Répondre aux crises écologique et sociale : le modèle du réemploi solidaire ». Le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, y a fait une intervention pour saluer le rassemblement des acteurs associatifs historiques du réemploi et préciser la problématique actuelle qui a initié cette création.
Les acteurs lucratifs rentrent sur le secteur du réemploi où, jusque-là, exerçaient majoritairement des acteurs non lucratifs qui orientaient leurs actions sur l’humain (l’insertion professionnelle voire la reconstruction du lien social à partir d’une activité d’utilité sociale) et la solidarité. Et, non sur des logiques de compétitivité et de marchandisation de biens et services. Les acteurs lucratifs rentrent en concurrence frontale sur les activités les plus rentables des acteurs non lucratifs (nécessaires pour traiter celles qui le sont pas du tout) en délaissant les autres, fragilisant un modèle économique précaire et risquant à moyen terme, en vendant parfois à perte, de détruire le secteur du réemploi de l’ESS.
Est-il possible de jouer la complémentarité pour que des structures lucratives puissent co-exister avec des structures non lucratives et développent ensemble l’économie circulaire pour un monde meilleur ?
Une série de tables rondes a permis de revenir sur les particularités des structures non lucratives**, de mettre en avant le concept de l’archipel***, réaffirmer le positionnement du nouveau collectif et présenter les scénarii de l’ADEME en 2050.
* Investis dans le champ du Réemploi Solidaire depuis plus de 70 ans, les acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) très majoritairement associatifs ont créé et développé ce secteur aujourd’hui stratégique au moment où la nécessité de consommer moins et mieux devient une urgence.
L’Union Pour le Réemploi Solidaire est portée par 6 réseaux nationaux (COORACE, EMMAÜS France, ENVIE, ESS France, L’Heureux Cyclage, Réseau National des Ressourceries et Recycleries) représentant plus de 2 000 organisations à but non lucratif implantées sur l’ensemble du territoire national.** notamment la différence qui existe entre l’utilité sociale (traditionnel dans le milieu associatif) et l’impact social (appartenant au registre dit du nouveau management).
*** théorie de l’archipel (Édouard Glissant) . « L’archipel est une vision et un mode d’organisation qui facilite la coopération entre organisations en leur permettant de coexister en tirant toute la force de leurs diversités. » Source : https://la-bascule.org/larchipel/