Enseigner les conséquences environnementales du numérique, un levier d’action pour un monde plus écologique avec des humains plus résilients ?

Le Centre Internet et Société (CIS-CNRS), fédère des groupes de réflexion (GDR) rassemblant des chercheurs (académiques ou pas), représentants de différents champs disciplinaires. Le GDR Internet IA et société comprend différents groupes de travail (GT). Les coordinateurs du GT « Politiques environnementales du numérique » organisaient le 31 mai une journée d’étude consacrée à l’enseignement des conséquences environnementales du numérique.

Quels objectifs pour cette journée d’étude ? Et, que retenir ?

Objectifs

Pour les organisateurs, cette journée avait pour objectif principal de « partager des savoirs, des questionnements et des expériences sur l’enseignement des conséquences environnementales du numérique, que celui-ci soit réalisé par des enseignant⋅es en sciences du numérique ou en sciences humaines et sociales ».

Pour les représentants du pôle de coopération Vertige intervenants – par ailleurs enseignants – il s’agissait aussi de présenter une partie de nos travaux de recherche visant à développer le réemploi de vieux smartphones dans lesquels interviennent des Master 2 en sciences de l’éducation et un lycée professionnel. La fin de l’étude de faisabilité du projet ExPWA approchant, nous devrons avoir constitué un comité de pilotage recherche pour passer à l’axe recherche industrielle…

L’organisation et l’argumentaire de la journée,

Un appel à articles avait préalablement été fait à la tenue de cette journée afin de sélectionner des interventions d’enseignants qui ont relevé les défis rencontrés lorsqu’il s’agit d’aborder avec les étudiant⋅es les questions plus globales soulevées par la place du numérique dans les crises climatiques et environnementales.

Le constat avait été fait que les thématiques en lien avec la place du numérique dans la crise écologique demandaient aux enseignant⋅es de s’éloigner du cœur de leur expertise pour aller chercher dans d’autres corpus, qui ne sont pas toujours faciles à identifier ou à maîtriser. De plus, la complexité et la nature systémique de ces problèmes nous confrontent à des difficultés peu habituelles dans l’enseignement du numérique, telles que l’incertitude ou même la controverse autour des savoirs existants. Ainsi, la posture de l’enseignant⋅e mais aussi les possibles réactions de malaise des étudiant⋅es confronté⋅es à ces sujets soulèvent de nombreuses questions méritant d’être discutées.

La matinée a été consacrée à la présentation en une dizaine de minutes d’exposés synthétisant les retours d’expériences des enseignants en sciences du numérique puis en sciences humaines et sociales. Deux temps de questions avec la salle pour chacun des deux groupes d’exposés permettaient de poursuivre les échanges.

Le réseautage a pu se poursuivre à l’occasion du déjeuner commun pris en terrasse sous le soleil et des idées de mutualisation et de faire ensemble ont pu émerger.

Après l’exposé d’un travail de thèse en cours, des groupes thématiques (contenu, positionnement) se sont constitués pour réfléchir ensemble sur ces sujets et poursuivre le partage d’expériences.
Une restitution orale de chacun des groupe a conclu cette journée de partage et d’enrichissement mutuelle.

En résumé

Une prise de note collective (pad) permet de conserver une trace d’une partie des échanges et contribuer à un commun.
De nouvelles collaborations semblent pouvoir se dessiner tant dans la recherche commune de financement que de travaux visant à développer le réemploi des smartphones sous un angle éducatif et formation.
L’axe « Enseigner les conséquences environnementales du numérique » nous semble tout particulièrement stratégique pour accompagner un changement des comportements et inscrire nos actions dans une transformation de notre mode de vie pour qu’il soit compatible avec les limites planétaires. Un et peut être « Le » levier d’action pour un monde plus écologique et sociale, avec des humains plus résilients et engagés ?

Une thématique centrale dont l’étude serait à approfondir par le GT « politiques numériques environnementales » ?

Bravo et merci aux organisateurs ainsi qu’à l’ensemble des intervenants et participants.

Cyril Desmidt