La réalité ouvrière du numérique ?

L’équipe de l’association Point de M.I.R. a organisé le 12 juin 2025, un événement qui revenait sur la dure et triste réalité ouvrière du numérique.
Une bonne synthèse a été écrite par Miguel dès le lendemain. Un enregistrement a été fait et sera dispo sur le site de l’association. Il devrait permettre à ceux qui n’ont pu être présent de prendre connaissance d’un angle méconnu de la face sombre du numérique.

Agnès Crepet et Fabrice Warneck sont alternativement intervenus en répondant aux questions de Bela, présidente de l’association, avant de répondre aux questions de la salle.
Des témoignages saisissants permettant de dresser un panorama des enjeux sociaux du numérique et des difficiles conditions de vie des ouvriers/ères fabriquant de leurs mains les 1,4 milliards de smartphones vendu en moyenne par année.

Une occasion :

  1. de découvrir pourquoi l’entreprise Fairphone a été créée et comprendre pourquoi Fairphone n’est pas qu’un téléphone ? C’est en effet aussi un levier d’amélioration des conditions de vie des mineurs (volet extractivisme) et des ouvriers en proposant un salaire décent (ou living wage).
  2. d’illustrer par le nombre de fournisseurs qui sont nécessaires pour produire un smartphone, la complexité de la chaîne industrielle mondialisée dont la très grande partie (moyenne de 86%) se trouve en asie. Par ex. Fairphone passe par plus de 1000 fournisseurs.
  3. de toucher du doigt ce qui signifie l’absence de la liberté syndicale pour les ouvriers.
    Par ex. suicides, fausses-couches, accidents de travail en manipulant des produits toxiques sans équipements de sécurité dans des lieux pourtant très high Tech, précarité des situations avec des salaires a minima dont possiblement 2 à 6 mois servant à rembourser des passages dans un pays pour y travailler dans un « campus », queues pour aller aux WC, aux dortoirs, aux vestiaires, à la restauration dans des temps très contraints et encadrés avec taylorisme +++ et IA, isolement avec souvent une barrière de langue, harcèlements sexuels.
    Un esclavage moderne…

Edifiant. En sachant que les Etats dans lesquels sont implantés les usines pratiquent en général un capitalisme néo-libérale et de surveillance. Et que les ONG, parfois seules à aider les travailleurs, doivent fuir suite à des restrictions budgétaires ou/et des raisons de sécurité des équipes de terrain.
Conscient de ces réalités sociales, certains pays, dont la France en 2017, ont voté des lois dites de « devoir de vigilance » (due diligence). La CSRD poursuivait une dynamique d’amélioration que le contexte international semble vouloir entraver.

Alors, que reste-t-il au simple citoyen conscient de ces réalités ? Boycotte, Ne pas ou moins acheter. Ne pas croire au solutionnisme technologique. Réparer et prendre soin. (Importance sous-évaluée de la maintenance.) Pratiquer la sobriété numérique.
Se mettre au libre et à l’open source et découvrir des initiatives comme Murena.
Aller vers l’économie de fonctionnalité :


A garder en tête lorsqu’on se séparera au bout de 2,5 ans en moyenne de son smartphone.