Médiation socio-éducative numérique et écologique auprès d’une classe de terminale du lycée professionnel d’Aubervilliers

Façade du lycée JPT

Le 26 avril 2024, une dizaine d’étudiants en Master 2 Insertion et Intervention sociale sur les Territoires (M2 IIST) de l’université Sorbonne Paris Nord sont intervenus auprès d’une classe de terminale du lycée professionnel Jean-Pierre Timbaud (Aubervilliers) sur le volet médiation sociale / humanités numériques du projet « SLoCS » (Système de location ou cession de Smartphones).

Rappel du contexte d’intervention. Avant de revenir sur le contenu de l’intervention et de se pencher sur les premiers résultats.

1. Contexte

Le projet « SLoCS » mobilise un certain nombre d’acteurs afin de développer le réemploi de vieux smartphones. Si le projet « ExPWA », financé en partie par l’ADEME, s’intéresse au verrou technologique que constitue le changement de système d’exploitation de smartphones, SLoCS, soutenu notamment par Plaine Commune, est lui orienté sur la coopération territoriale et s’intéresse particulièrement à l’innovation sociale et à la sobriété numérique. Nous pensons en effet que ces deux dimensions peuvent rendre plus acceptable l’utilisation de vieux smartphones auprès de différents publics. Et, pourquoi pas, auprès de lycéens qui, parce que le téléphone, est aussi un marqueur social sont en l’état très rétifs à utiliser de vieux smartphones…

La médiation expérimentée auprès de la classe de terminale qui devait originellement être porteuse d’un projet de mini entreprise de location de vieux smartphones avait plusieurs objectifs :

  1. Proposer un exercice pratique au Master 2 dans la continuation des cours d’humanités numériques qu’ils ont eu durant leur formation.
  2. Développer la culture numérique des lycéens en sachant qu’un certain nombre d’entre eux avaient pu l’année dernière participer à quelques unes des expérimentations SLocS (atelier commun de diagnostic et réparation de smartphones avec la filière métier services de l’environnement – atelier changement de système d’exploitation de PC portable).
  3. Établir un rapport personnel entre (futurs) travailleurs sociaux et élèves d’un lycée professionnel manquant de recul sur leurs usages en matière numériques

2. Contenus et résultats de la médiation sociale, numérique et écologique

2.1 Programme proposé aux lycéens

Formellement, l’intervention des M2 IIST comprenait deux mini conférences sous forme de questions traitées par les Master 2 présentées aux élèves et à leur enseignante ainsi que de présentations en plus petit groupe de 4 logiciels libres.

Mais le plus important était dans l’établissement d’une relation entre étudiants/travailleurs sociaux et élèves de bac pro.

2.2 Résultats de la médiation

  • Le programme prévisionnel comportait un court temps d’échange réciproque pour qu’un élève présente sa formation et qu’un ou plusieurs étudiants témoigne sur sa formation ou/et le métier de travailleur social. Nous avons choisi in fine d’accorder plus de temps au dialogue pour encourager les élèves à croire en eux et à travers les parcours de certains des étudiants présents leur montrer qu’il était possible de se réorienter si besoin, de poursuivre des études, de choisir d’aider les autres en se dirigeant possiblement vers le métier de travailleur social.
  • Ce temps d’échange a pu aussi être complété lors de la présentation – plus intimiste car en petit groupe – des 4 logiciels/services libres suivants : Open Food Facts, Wikipedia, Framadate, Keypass.
  • La première mini conférence « La cybersécurité, un enjeu de société ?  » a permis de rafraichir la mémoire des élèves qui en Première avait pu assister à l’intervention de la première expérimentation de médiation lancée avec la promotion « Maya Angelou » des M2 IIST et d’améliorer le déroulé de la seconde intervention.
  • La seconde mini conférence portait sur « la sobriété numérique et le low tech : des impératifs de société ». Nous avons, au regard du temps restant et de l’expérience de la première mini-conférence, préféré ouvrir le dialogue après chacune des parties de l’exposé. Ce qui a permis de faire naître trois échanges particulièrement intéressants sur la sobriété numérique, les conséquences sociales et environnementales du numérique ainsi que sur une piste alternative complètement inconnue de leur côté (et de la plupart des étudiants avant qu’ils n’aient à préparer le sujet) qui ouvre les imaginaires : le low tech.

Un debrief a été fait avec l’enseignante des lycéens, l’enseignant des M2 IIST, par ailleurs gérant d’IGE, et les étudiants. Une expérimentation très enrichissante pour chacun des participants même si des points d’amélioration ont été remontés. Des numéros de téléphones et des adresses E-mails ont été échangés pour qui sait que certains des étudiants candidates pour devenir enseignants au lycée professionnel !
Une belle réussite collective où les étudiants du M2 IIST se sont brillamment illustrés et qui nous l’espérons aura été utile aux lycéens. Et qui d’ors et déjà pour SLoCS a montré que les étudiants avaient bien cerné les enjeux du projet. Des expériences personnelles qui alimenteront les deux autres unités d’enseignement mobilisées pour travailler au réemploi de vieux smartphones.